5 choses à savoir sur le trouble obsessionnel-compulsif (TOC)
Écrit et illustré avec finesse et sensibilité par Charlotte Parent, l'album Thomas et le trouble obsessionnel-compulsif rassurera les jeunes qui vivent avec un trouble obsessionnel-compulsif (TOC) : ils ne sont ni « fous » ni « bizarres », mais ils peuvent trouver des stratégies pour mieux composer avec leurs difficultés.
Texte tiré de la section psychoéducative sur le TOC disponible à la fin de l'album et écrite par la Dre Marie-Claude Potvin-Girard, pédopsychiatre.
1. Pour avoir un diagnostic de TOC, il faut avoir des obsessions et/ou des compulsions.
La plupart des jeunes qui vivent avec un TOC ont des obsessions et des compulsions.
Les obsessions peuvent prendre la forme de peurs, par exemple :
- Peur de se faire contaminer par un objet ou une substance
- Peur de perdre le contrôle de soi, de devenir fou ou folle
- Peur d’oublier quelque chose d’important, comme verrouiller la porte de la maison
- Peur de faire le mauvais choix, doute
- Peur de certaines images de sexualité ou de violence
- Peur d’être responsable d’un accident ou d’une maladie, pour soi ou pour ses proches
Les compulsions peuvent se traduire par des comportements comme les suivants :
- Lavage, nettoyage excessif (p. ex. se laver les mains plusieurs fois, prendre plusieurs douches)
- Vérification (p. ex. vérifier plusieurs fois si on a oublié quelque chose, si les portes sont fermées correctement)
- Compter, ranger, conserver de manière excessive
- Répétition de certains gestes (p. ex. entrer et sortir à plusieurs reprises, lire plusieurs fois les mêmes mots ou phrases, écrire puis effacer, puis réécrire le même mot ou le même texte pour que tout soit parfait).
En accordant de l’importance aux obsessions et en accomplissant des compulsions, les jeunes entretiennent leur TOC.
2. Le TOC est une maladie
Le TOC est une maladie. Ce n’est ni un caprice, ni la faute de la personne atteinte.
Des obsessions et des compulsions, plusieurs personnes peuvent en avoir. Mais pour la plupart d’entre nous, cela arrive de façon transitoire ou légère. Pour que cela devienne une maladie, il faut que cela ait un impact significatif sur le fonctionnement de la personne, que cela cause de la détresse de façon notable et/ou que cela prenne beaucoup de temps (plus d’une heure par jour).
La majorité des gens qui vivent avec un TOC sont capables de reconnaître le caractère excessif et déraisonnable de leurs pensées ou de leurs gestes. Malgré cela, c’est comme si c’était plus fort qu’eux. Les jeunes qui en souffrent vivent d’ailleurs beaucoup d’inconfort et se sentent souvent gênés, seuls ou incompris. Heureusement, avec du courage, de l’aide appropriée et l’implication positive des membres de l’entourage, il existe plusieurs avenues pour aller mieux.
3. Le TOC est un cercle vicieux
Quand on a un TOC, c’est comme si on accordait trop d’importance aux pensées. Les pensées génèrent alors un très grand stress. En faisant une compulsion, on soulage efficacement la peur, mais seulement de manière temporaire et à court terme. Le cerveau enregistre que les compulsions procurent du bien-être. C’est sûr : ce qui était redouté n’est pas arrivé. C’est un soulagement ! Mais voilà : cela devient ensuite un cercle vicieux et, à plus long terme, le problème s’intensifie.
4. Le TOC commence généralement au début de l’âge adulte
Le plus souvent, le TOC commence au début de l’âge adulte (vers l’âge de 19 ans). Toutefois, 25 % des TOC apparaissent avant l’âge de 14 ans. Ce trouble touche entre 1 à 3 % des enfants et des adolescents.
5. Il est possible de traiter le TOC
Pour traiter le TOC, on recourt généralement à la psychothérapie, à la médication ou à une combinaison de ces deux traitements. Diverses approches de psychothérapie peuvent aider, mais ce qui est reconnu comme principalement efficace, c’est la thérapie cognitive comportementale (TCC) et l’exposition avec prévention de la réponse.
Pour en savoir plus :
À propos des autrices
Charlotte Parent est une illustratrice et autrice qui œuvre principalement en littérature jeunesse. Elle aime faire des dessins sensibles au service de causes qui lui tiennent à cœur, comme la santé mentale.
Marie-Claude Potvin-Girard est pédopsychiatre au centre de pédopsychiatrie de Québec. Elle côtoie des jeunes qui vivent des situations complexes et diverses. Elle considère qu’elle apprend encore tous les jours à leur contact et elle se sent très reconnaissante de ce privilège.