Comprendre le développement moteur des enfants
Dans le ventre de sa maman, le bébé bouge, culbute, ouvre et ferme les poings. Lorsqu’il naît, son corps est déjà programmé pour bouger… et pour grandir! Ainsi, bien que ses capacités soient encore très limitées, ses habiletés motrices se développent et se raffinent naturellement, au fil des semaines, des mois et des années. C’est ce que l’on appelle le développement moteur.
Texte partiellement tiré du livre Bouger pour grandir, écrit par Josiane Caron Santha, ergothérapeute, avec la collaboration de Solène Bourque, psychoéducatrice.
Le développement moteur, comment ça marche?
Un peu comme un nouvel ordinateur sur lequel les logiciels de base ont déjà été installés, le bébé vient au monde avec le logiciel d’installation de sa motricité. Ce sont ses réflexes primitifs. Le médecin les teste dès la naissance et observe leur intégration lors des visites de suivi. Mais qu’est-ce qu’un réflexe primitif, exactement? Il s’agit d’un réflexe qui apparaît avant la naissance. Par exemple, au contact d’un doigt dans sa paume, la main du bébé va se refermer: c’est le réflexe d’agrippement. Cette réaction involontaire préprogrammée entraîne la main de bébé à sa future motricité fine. En répétant une action, le réflexe crée des connexions de plus en plus solides dans le cerveau, tandis que les muscles prennent de la force. Éventuellement, l’enfant développera sa propre motricité volontaire et il n’aura plus besoin de ses réflexes primitifs: on dira alors que ceux-ci sont intégrés.
Le développement moteur, c’est donc le processus durant lequel l’enfant développe le contrôle moteur volontaire de son corps, au fur et à mesure que son système nerveux et que ses capacités physiques prennent de la maturité.
L’enfant développe sa motricité à son rythme, en suivant une séquence prédéterminée qui commence par le contrôle de sa posture, puis par l’apprentissage des autres habiletés motrices. Vers l’âge de 8 ans, le développement moteur est considéré comme étant terminé. Ainsi, à ce moment, l’enfant a eu l’occasion d’apprendre à faire à peu près tout ce que les adultes peuvent faire pour fonctionner au quotidien. Il pourra tout de même améliorer ses habiletés et sa précision avec de l’entraînement pour effectuer des apprentissages plus spécialisés, comme jouer du piano.
Dans l’apprentissage des différentes habiletés motrices, on distingue la motricité globale de la motricité fine.
La motricité globale
La motricité globale, c’est l’utilisation des grands groupes musculaires du corps permettant de se déplacer, de rester en équilibre et d’interagir avec de gros objets.
Voici une liste des différentes habiletés de motricité globale que l’enfant développe:
- Bouger sa tête
- Se retourner
- S’asseoir et rester assis
- Ramper
- Marcher à quatre pattes
- Se tenir debout et se déplacer avec appui
- Grimper
- Marcher et courir
- Sauter
- Utiliser l’escalier
- Jouer au ballon
- Jouer au parc
- Utiliser des équipements roulants (tricycle, trottinette, bicycle, etc.)
- Faire du sport
La motricité fine
La motricité fine réfère aux mouvements que l’on fait quand on utilise intentionnellement nos mains ou nos doigts pour réaliser une action. Le mot «fine» fait référence à l’utilisation de petits muscles de la main et des doigts (en contraste avec la motricité globale, qui réfère aux gros muscles du corps).
La motricité fine implique différents gestes:
- Diriger le bras et préparer la main pour prendre un objet (l’approche).
- Prendre l’objet d’une manière optimale en fonction de sa force, de sa texture et de son poids (la préhension).
- Transporter un objet sans l’échapper ou l’écraser (le transport).
- Relâcher l’objet au bon moment et délicatement (le relâchement).
- Déplacer un objet dans la main (les manipulations).
- Utiliser les deux mains pour faire l’action (la coordination).
- Utiliser des outils ou des instruments.
La motricité fine est donc nécessaire pour effectuer des actions comme utiliser un crayon, manger avec des ustensiles et s’habiller.
Les obstacles au développement moteur
C’est vrai, chaque enfant est unique et grandit à son propre rythme. Mais, parfois, de réels obstacles peuvent nuire à son développement moteur. Une faible estime de soi, un manque d’autonomie ou une anxiété de performance en sont des exemples. Des enjeux liés à différents diagnostic et profils développementaux, comme le trouble développemental de la coordination et le trouble du spectre de l’autisme, peuvent également affecter le développement moteur.
C’est donc important de rester à l’affût de l’évolution de l’enfant et des possibles difficultés motrices qu’il peut rencontrer dans son développement. Si vous remarquez que quelque chose cloche, n’hésitez pas à consulter. Plus vous agissez tôt dans la vie de l’enfant, plus il est facile de changer les choses.
Pour en savoir plus sur les différentes étapes du développement moteur et pour connaître toutes sortes de stratégies favorisant le développement de l’enfant, découvrez le livre Bouger pour grandir, écrit par Josiane Caron Santha, ergothérapeute, avec la collaboration de Solène Bourque, psychoéducatrice.
Bouger pour grandir: comprendre et favoriser le développement moteur des enfants (0 à 8 ans) |