8 phrases clés pour renforcer l’estime de soi d’un enfant
Par Benoît Hammarrenger, neuropsychologue et auteur du livre « L'opposition : ces enfants qui vous en font voir de toutes les couleurs ».
Le parent : le miroir de l’identité de l’enfant
En tant que parent, votre rôle dans la construction de l’identité de vos enfants est immense. En gros, l’identité de l’enfant, c’est l’image qu’il a de lui-même et qu’il entretient. C’est, entre autres, ce qu’il pense être, la manière dont il se perçoit, les qualités qu’il s’attribue et les défauts qu’il pense avoir.
« L’identité de l’enfant, c’est l’image qu’il a de lui-même et qu’il entretient. »
Benoît Hammarrenger, neuropsychologue
Pour construire son identité physique, l’enfant se regarde dans un miroir. De cette façon, par exemple, il sait qu’il est grand pour son âge, il aime ses yeux, mais n’aime pas ses oreilles. Il se trouve cool quand il fait des simagrées et les pratique devant le miroir pour les reproduire ensuite devant les autres.
Pour construire son identité psychologique, l’enfant utilise un autre miroir : vous, ses parents. Il utilise l’image que vous lui renvoyez de lui-même, le reflet que vous lui faites de sa personnalité. Lorsque vous lui dites : « Wow, comme je suis fier de toi ! Tu es vraiment un champion pour partager avec ta petite soeur ! », vous lui reflétez une image qu’il intègre – comme s’il s’était vu dans un miroir. Il sait maintenant qu’il est bon pour partager. Si cette caractéristique lui est reflétée plusieurs fois, elle sera intégrée à son identité. Lorsqu’une caractéristique est intégrée à l’identité, l’enfant agira dorénavant en concordance avec ce qu’il est, donc en concordance avec cette caractéristique. Il deviendra donc un enfant qui partage spontanément avec les gens, dans un peu tous les contextes.
Imaginons que le reflet que vous renvoyez à l’enfant ressemble plutôt à ceci : « Combien de fois dois-je te le répéter ? Tu n’écoutes jamais les consignes, on dirait que tu ne comprends rien ». Entendue à répétition, cette caractéristique s’intégrera également à l’identité de l’enfant, qui croira alors fermement qu’il ne comprend rien, qu’il faut lui répéter les choses plusieurs fois et qu’il ne respecte pas les demandes qui lui sont formulées. Lorsque cette caractéristique sera intégrée, l’enfant agira en concordance avec ce trait, qui deviendra partie intégrante de son identité. Il risque alors davantage de s’opposer aux demandes puisque cela représente ce qu’il est.
Je vous propose quelques phrases utiles pour renforcer l’estime de soi et pour une identité positive.
Les phrases qui soulignent une qualité de l’enfant
- « Je suis tellement fier de toi, tu partages comme une championne avec ta petite soeur ! »
- « Tu es vraiment devenu un grand garçon super serviable ! Tu nous aides souvent à desservir la table après le repas et nous l’apprécions beaucoup.»
Les phrases qui laissent comprendre à l’enfant qu’on aime être en sa compagnie, qu’il est important pour nous
- « Je suis content qu’on passe une journée ensemble aujourd’hui ! J’aime beaucoup passer du temps tranquille en famille… »
- « Il me semble que ça fait longtemps qu’on n’a pas fait du vélo ensemble. Ça me manque ! Est-ce qu’on se planifie une petite randonnée pour cette fin de semaine ? »
Les phrases qui rappellent de bons souvenirs avec l’enfant et qui lui montrent des traits positifs qu’il possède depuis longtemps
- « C’est fou parce que déjà, à 5 ans, tu te préoccupais des autres. Je me rappelle la fois où maman a été malade : tu as pris soin d’elle toute la journée ! »
- Tu as toujours été un petit joueur de tour ! À 3 ans, tu te cachais dans la maison pour nous faire sursauter lorsque nous passions à côté de toi. Nous avons de la chance de t’avoir pour nous faire rire !
Les phrases qui récupèrent ce que l’enfant fait de bien depuis un bon moment et qu’on tient maintenant pour acquis
- « Gabrielle, viens ici une minute. Tu sais, je viens de réaliser que ça doit bien faire six mois que tu choisis tes vêtements et que tu t’habilles toute seule le matin sans me demander de l’aide. Je ne t’en parle plus vraiment ces temps-ci, mais je suis fier de toi et cette belle autonomie facilite beaucoup nos matins. »
- « Tiens, j’y pense… On se disputait souvent au sujet des repas. C’est incroyable ! En un an, tu t’es mis à manger plus de choses sans te plaindre. Tu montres une belle volonté, même quand ce qu’on te sert te plaît moins. C’est très agréable ! »
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Ce texte est un extrait du livre « L'opposition : ces enfants qui vous en font voir de toutes les couleurs » du neuropsychologue Benoît Hammarrenger.
Pour aller plus loin :
Benoît Hammarrenger, Ph. D., neuropsychologue
Benoît Hammarrenger est neuropsychologue, diplômé de l’Université de Montréal. Il est le fondateur de la Clinique d’évaluation et de réadaptation cognitive (CERC). Ses sujets d’expertise sont le TDAH et le trouble d’opposition. Il est fréquemment sollicité par les médias pour se prononcer sur l’éducation des jeunes, les troubles d’apprentissage et la neuropsychologie en général. Conférencier et formateur reconnu, il est également l’auteur de livres très appréciés des parents et des intervenants.
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