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3 conseils pour transformer l'opposition en collaboration chez l'enfant

Opposition enfant et adoGestion des émotionsGestion des comportementsGestion de la colère
Publié le 30/08/2021
30/08/2021

Texte de Marianne Dufour.

1. Pour sortir des dynamiques d'opposition, visez la flexibilité, pas la docilité 

D'abord, qu'est-ce que "l'opposition"?  Quand on parle de disposition à l'opposition, on ne parle pas d'une situation spécifique mais d'une réaction de refus presque généralisée à toutes les situations. Cela peut venir de différentes sources. On peut voir des comportements récurrents d'oppositions autant chez des enfants doués, des enfants traumatisés, des enfants neurodivergents (sur le spectre de l'autisme par exemple) ou des enfants qui ont pris un tel pli relationnel dans leur milieu familial (et j'en oublie probablement). Selon la configuration et le sens de l'opposition, on adressera ce "symptôme" différemment.   

Dans mon dernier livre "Marco Tête-de-Bouc et les rails rouges", Marco a une rigidité de la pensée et des comportements que j'ai située dans un déficit des fonctions exécutives, celles qui permettent de réfléchir, de solutionner, de s'adapter.  Dit plus simplement, il a le "frein collé".


Vu le défi de coucher les plus jeunes partisans des canadiens pendant les séries éliminatoires, on m'a récemment demandé   comment contrer cette "opposition" au profit de favoriser l'étude et le repos propices à la réussite scolaire.    Une excellente question permettant de situer des nuances importantes.



L'écrasante majorité des enfants qui refusent ou résistent à la consigne d'aller se coucher ou de faire leurs devoirs ne sont pas "opposants" au sens clinique, ils expriment un besoin.






Vu le défi de coucher les plus jeunes partisans des canadiens pendant les séries éliminatoires, on m'a récemment demandé comment contrer cette "opposition" au profit de favoriser l'étude et le repos propices à la réussite scolaire. Une excellente question permettant de situer des nuances importantes.

L'écrasante majorité des enfants qui refusent ou résistent à la consigne d'aller se coucher ou de faire leurs devoirs ne sont pas "opposants" au sens clinique, ils expriment un besoin. Dans le cas du hockey ou autre tentation: un besoin de légèreté, de plaisir. Un besoin que la texture du quotidien et tout le stress associé aux efforts herculéens qu'on leur a demandé en termes d'adaptabilité aux contraintes trouve momentanément relâche. Un besoin de se rallier, de vivre un "ensemble" avec leur famille, leur équipe et tout le Québec. 

2. Le contraire de l'opposition n'est pas la docilité mais la créativité

Et lors de ces confrontations, qui oppose qui? Les enfants s'opposent à une consigne ou les parents s'opposent à un besoin valide? Inutile de chercher un fautif. Le contraire de l'opposition n'est pas la docilité mais la créativité. Que l'on soit adulte ou enfant, le manque d'imagination et la rigidité sont similaires autant dans l'opposition que dans la docilité. On ne veut pas faire d'un enfant opposant un enfant docile, mais un enfant capable d'élan, d'engagement et de créativité. Aussi, cette flexibilité que l'on interpelle chez les enfants doit-elle trouver son inspiration chez les adultes.  

Bref, la porte de sortie ne se loge pas dans comment conquérir l'opposition mais dans comment réconcilier de manière créative les besoins en cause: comment À LA FOIS réussir à regarder le hockey ET être prêt pour l'école, avoir étudié, fais les devoirs et dormi ou récupéré sans accumuler de la fatigue. À vous de faire aller votre machine à idées!   

Si on travaille si fort à s'adapter aux difficultés, pourquoi ne mettrions-nous pas au moins autant de gymnastique à s'adapter aux opportunités de joie?  

3. Rigidité VS flexibilité

Il y a deux façons d'apprendre la rigueur scolaire: une en la pratiquant religieusement, avec des routines et des contraintes rigides; l'autre en la faisant respirer et se renouveler comme l'air d'un poumon, en l'alimentant de liberté pour gérer sa productivité au gré des variables autant externes (la nécessité d'étudier pour un examen par exemple) qu'interne (l'énergie disponible). Si les deux approches peuvent donner des bonnes performances académiques, la seconde est franchement plus agréable que la première. Elle est aussi plus propice à la gestion complexe et multifactorielle de la vie adulte. De se pousser avec trop de rigidité risque d'avoir un coût négatif sur le développement psychologique de la personne qui n'apprend pas à être attentif à ses signaux internes. Ainsi, savoir se faire plaisir et profiter des opportunités pour remplir sa bonbonne n'est pas une entrave au succès scolaire mais une compétence à développer pour passer à travers des études avancées ou des emplois très exigeants!

Aussi, ne soyez pas trop rapides à détecter de l'opposition chez vos enfants et encore moins à demander la docilité. Même si dans mon livre « Marco Tête-de-bouc et les rails rouges », j'encourage les enfants qui ont chroniquement le "piton collé" à expérimenter la collaboration "juste pour voir" si ça peut être agréable et payant, comme parents je vous encourage à ce que votre premier réflexe soit de chercher à donner des consignes claires, concrètes, mais aussi sensibles et, au besoin, flexibles.  

Soyez attentif et empathique envers les besoins de votre enfant, ce qu'il est en train de faire, de dire. En vous assurant de donner des consignes qui prennent en ligne de compte la disponibilité émotionnelle de votre enfant, vous augmenterez vos chances de l'aider s'aligner sur ses rails verts plutôt que sur ses rails rouges.   

Pour aller plus loin :

Marco Tête-de-Bouc et les rails rouges 

Guide d'entraînement pour transformer l'opposition en collaboration

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