Comment accompagner une personne qui a vécu un événement traumatisant?
Lorsqu’on apprend qu’une personne de notre entourage a vécu un événement bouleversant ou traumatisant, il n’est pas toujours évident de savoir comment la soutenir au quotidien pour l’aider à se sentir mieux. Parfois, cet épisode traumatisant peut même amener la personne à développer un trouble de stress post-traumatique. On peut alors ressentir beaucoup d’impuissance face à la peur et à l’anxiété laissées par cet événement. Trouver les bons mots, adopter la bonne posture, tout ça peut sembler complexe.
Voici quelques pistes pour vous aider à l’accompagner avec sensibilité.
Contenu tiré du livre Le stress post-traumatique: que faire pour surmonter un événement bouleversant ou traumatisant?, écrit par les psychologues Vanessa Germain et Alessandra Chan. Édition rafraîchie et mise à jour du livre Après le choc: surmonter un événement bouleversant ou traumatisant.
Écouter la personne et accueillir ses émotions
La première chose à faire pour bien accompagner une personne qui a vécu un trauma est de l’écouter raconter ce qu'elle a vécu et d’être en mesure d’accueillir ses émotions. La personne doit sentir qu’elle peut tout dire sans craindre le jugement, la critique, la culpabilisation ou le mépris. Bien sûr, vous devez avoir la capacité de tolérer ses élans émotifs, quels qu’ils soient, sans insinuer qu’il n’est pas correct de se sentir «comme ceci» ou «comme cela» et, surtout, sans que son histoire vous submerge ou vous dépasse. Le fait d’adopter une attitude d’écoute et d’empathie et de valider l’expérience de l’autre aidera grandement à restaurer son sentiment de sécurité et l’encouragera à surmonter ses peurs.
Ne pas la blâmer
De même, il est primordial de ne pas blâmer la personne qui a vécu un trauma, peu importe ses réactions pendant ou après l’événement. Même si vous jugez qu’elle a commis une erreur, rappelez-vous que personne ne peut réellement prédire la survenue d’un événement ni anticiper ses réactions. On réagit «comme on peut», et non «comme on veut», dans un élan d’instinct de survie. C’est très facile après coup d’analyser la situation pour évaluer tout ce qui aurait pu ou dû être fait, lorsque l’on a toutes les informations en main. Les réactions post-traumatiques ont très peu à voir avec la volonté. Il ne s’agit pas non plus de paresse, de caprice ou de crise d’adolescence.
Reconnaître son courage
Éventuellement, la personne qui a vécu un événement traumatique devra apprendre à affronter les situations qui lui font peur, pourvu que le contexte soit sécuritaire, cela va de soi! Il s’agit là d’une grande partie du travail de reconstruction. N’hésitez pas à l’accompagner au début pour la sécuriser, puis graduellement, encouragez-la à continuer de s’exposer aux situations par elle-même, sans lui mettre de pression. Vous pouvez lui rappeler d’utiliser des techniques de respiration et de relaxation pour se détendre au besoin. De belles félicitations seront appréciées et permettront de reconnaître les efforts qu’elle déploie pour affronter ses peurs.
Ne pas lui mettre de pression
Il est important d’éviter de répéter sans relâche à la personne ce qu’elle doit faire. Il y a fort à parier qu’elle le sait déjà! Cette pression risque de lui donner le sentiment de ne pas être à la hauteur. Elle pourrait aussi se sentir incomprise et invalidée.
Prêter attention aux changements dans son humeur, dans ses réactions et dans son fonctionnement
Si vous remarquez que la personne n’a plus d’intérêt pour ce qui lui plaisait auparavant, s’isole et ne veut plus voir ses amis et sa famille, semble détachée de tout, se dévalorise, pleure plus souvent, perd ou prend du poids drastiquement ou a des idées suicidaires, il est impératif qu’elle consulte rapidement. Ce sont là des signes de dépression.
Soyez également attentif à la consommation de drogue ou d’alcool ou aux autres comportements autodestructeurs comme l’automutilation. Certaines personnes y recourent pour gérer leur anxiété ou leurs émotions.
Bref, l’observation de la personne sera fondamentale pendant les semaines, voire les mois suivant l’événement, et les signes nommés précédemment sont de bons repères pour savoir s’il est nécessaire d’aller consulter ou non.
Le stress post-traumatique : que faire pour surmonter un événement bouleversant ou traumatisant?
Un guide pour aider les jeunes de 16 ans et plus à surmonter la peur et les séquelles liées à un événement traumatisant.
Édition rafraîchie et mise à jour du livre Après le choc : surmonter un événement bouleversant ou traumatisant.