L’identification de la douance intellectuelle chez l’ado

Comme la douance intellectuelle n’est pas un trouble de santé mentale, elle ne peut pas être diagnostiquée. Toutefois, lorsqu’une douance est suspectée chez un enfant ou un adolescent, elle peut être identifiée et confirmée par un professionnel ou une professionnelle de la santé.

Pour ce faire, le jeune doit se soumettre à une évaluation rigoureuse, qui nécessite généralement plusieurs rencontres. Qui peut faire une telle évaluation? Comment le processus d’identification de la douance se déroule-t-il? Est-ce obligatoire de faire évaluer un jeune chez qui l’on soupçonne une douance?

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Contenu tiré du livre Raph : la douance intellectuelle à l’adolescence, écrit par Zoé Faubert, psychologue, Juliette François-Sévigny, candidate au doctorat en psychologie, et Catherine St-Pierre, neuropsychologue.

Qui peut effectuer une évaluation de douance intellectuelle?

Au Québec, ce sont généralement les neuropsychologues et les psychologues qui sont formés à l’évaluation du fonctionnement intellectuel. Cependant, d’un point de vue légal, n’importe qui peut identifier une douance. En effet, comme la douance n’est pas un trouble de santé mentale, son évaluation ne constitue pas un acte protégé par la loi. Si l’on souhaite obtenir une identification de douance intellectuelle, il est donc très important de s’assurer que la personne qui procède à l’évaluation possède réellement une formation et des qualifications en ce sens. Il est recommandé de se tourner vers un ou une neuropsychologue ou vers un ou une psychologue. Ces professionnels et professionnelles ont l’obligation de ne réaliser que les évaluations pour lesquelles ils et elles possèdent les compétences nécessaires.

Comment se déroule le processus d’identification de la douance?

Lorsqu’une personne souhaite savoir si elle a une douance ou non, un processus rigoureux d’évaluation doit être mené. Plusieurs rencontres avec un professionnel ou une professionnelle sont nécessaires pour y arriver. Une première rencontre permettra d’abord au spécialiste de bien comprendre ce qui amène la personne en évaluation et de récolter des informations importantes sur elle. Ensuite, la démarche d’évaluation pourra commencer (entre deux et cinq rencontres, généralement). Finalement, après une évaluation complète, le professionnel ou la professionnelle sera en mesure de confirmer ou d’infirmer la présence d’une douance, et pourra faire certaines recommandations en ce sens.

Un des aspects incontournables de la démarche d’évaluation de la douance, c’est l’évaluation du fonctionnement intellectuel. Afin d’y arriver, les spécialistes administrent ce que l’on appelle couramment une échelle d’intelligence, ou « test de QI ». Il s’agit d’épreuves fiables et valides qui permettent de mesurer les habiletés cognitives d’une personne et de situer de façon objective sa performance par rapport à celle d’autres personnes du même âge. Si la performance est nettement supérieure à la norme, on pourra alors parler de douance intellectuelle.

Cela dit, tout seul, le résultat à une échelle d’intelligence ne dit pas grand-chose. Pour les spécialistes, ce n’est là que le début du travail! Ensuite, ils et elles doivent analyser et interpréter les résultats qui ont été obtenus à la lumière de plusieurs facteurs. Il peut s’agir de facteurs propres à la situation d’évaluation (par exemple le stress, la fatigue, le niveau de motivation), à la personne (par exemple son origine socioculturelle, la présence d’autres troubles associés) et aux circonstances de la vie de la personne (par exemple à l’école, dans sa famille, dans sa communauté). Les professionnels et professionnelles sont formés pour tenir compte de ces différentes variables et de l’influence qu’elles pourraient exercer sur la performance.

Ce n’est qu’à partir de cette interprétation que peut être confirmée ou infirmée la présence d’une douance intellectuelle. Comme mentionné précédemment, une évaluation complète doit être effectuée. Celle-ci permet de bien comprendre le fonctionnement et le cheminement particulier de la personne.

L’identification de la douance intellectuelle : est-ce obligatoire?

Lorsqu’une douance est suspectée chez une personne, ce n’est pas obligatoire d’entamer un processus d’évaluation. Quand la personne se sent bien, qu’elle n’éprouve pas de difficultés particulières et que son environnement lui permet de bien répondre à ses besoins, une évaluation n’est pas essentielle.

Pour aller plus loin…

Pour les ados

Raph : la douance intellectuelle à l’adolescence

Dans ce « récit d’intervention », les jeunes lecteurs et lectrices suivront l’histoire de Raph, qui vient tout juste de lancer son blogue sur la douance intellectuelle, et d’Alix, chez qui l’on soupçonne justement une double exceptionnalité. Au fil de leur lecture, les jeunes doué·e·s découvriront des informations essentielles qui les aideront à mieux se comprendre, à se sentir moins seul·e·s et à tirer profit de leurs différences.

Par Zoé Faubert, psychologue, Juliette François-Sévigny, candidate au doctorat en psychologie, et Catherine St-Pierre, neuropsychologue.

Pour les parents, les intervenant·e·s et les enseignant·e·s

10 questions sur… La douance et la double exceptionnalité chez l'enfant et l'adolescent

Dans cet ouvrage, les autrices répondent aux questions qui leur sont les plus fréquemment posées sur la douance et la double exceptionnalité. En plus de démystifier la douance intellectuelle, elles proposent des pistes d’intervention permettant d’offrir des opportunités et des outils utiles à la réussite et à l’épanouissement des jeunes qui vivent avec une douance ou une double exceptionnalité.

Par Marie-Josée Caron, Elodie Authier, Marina Attié, Julie Duval et Marie-Claude Guay, psychologues et neuropsychologues.